Vérificateur d’URL

Lorsqu’on fait installer à des étudiants un CMS comme WordPress, il est souvent fastidieux de vérifier un à un si les sites sont bien en place. Dans mon établissement, nous avons mis en place un hébergement spécifique pour ces sites d’étudiants et l’URL de base est donc toujours la même à laquelle on ajoute un nom de dossier différent pour chaque étudiant. J’ai donc développé un petit outil qui me permet, après avoir saisi ou copié/collé la liste des noms de dossiers d’étudiants, de visualiser si un WordPress a été installé ou pas. Pour l’utiliser, on commence par saisir la liste des comptes d’étudiants (qui correspond aux noms de dossiers sur le serveur, chaque étudiant ayant un dossier différent). On peut faire précéder le nom de dossier par le nom et le prénom de l’étudiant :

Après validation, l’état de l’installation s’affiche :

La colonne « compte » teste simplement si le compte (c’est-à-dire le dossier de l’étudiant) existe, la suivante (« wordpress ») teste l’existence d’un WordPress installé soit dans un sous-dossier par défaut (« wordpress ») soit dans un sous-dossier dont le nom peut être spécifié par l’enseignant (par exemple ici « projet1 »).

Si vous être intéressé par cet outil, rendez-vous sur https://github.com/eduquenoy/verificator. Il est développé en PHP et est donc à installer sur un serveur. Un fichier de configuration est à modifier (dans le dossier « application ») qui indiquera l’URL de base de votre serveur d’installation des sites d’étudiants ainsi que le nom du sous-dossier à tester par défaut (« wordpress » par exemple).

Bien entendu, il ne doit pas être très compliqué d’adapter le code pour l’utiliser au test d’autres CMS.

Migration de Sakai vers Moodle

Voici quelques notes concernant mes essais de migration de la plateforme Sakai vers la plateforme Moodle.

Introduction

Qu’il me soit d’abord donné le temps de justifier cet article. Ayant fait fonction de chargé de mission « Campus numérique et pédagogie » pendant une dizaine d’années au sein de mon établissement, l’Université du Littoral – Côte d’Opale, j’eus pendant cette période, la responsabilité de notre plate-forme pédagogique. Le choix de Sakai, plutôt que Moodle déjà bien implantée en France à la fin des années 2000, s’est effectué par souci de continuité avec notre ancienne plate-forme, un fork (c’est-à-dire un dérivé maison) de Ganesha (Open Source à l’époque, elle est aujourd’hui commercialisée). La navigation, le système d’outils, le dépôt de fichier, son système d’administration décentralisé bref l’ergonomie générale de Sakai s’approchait de notre ancien LMS dont le développement local ne pouvait plus être soutenu sérieusement. La technologie de Sakai, basée sur le langage Java était déjà connue de notre équipe technique. De plus, elle était issue de la même communauté internationale qui développait uPortal ou le CAS. En 2010, seuls 4 établissements français utilisaient Sakai et parmi eux, deux seulement comme LMS principal, l’UPMC et nous. Il y a quelques années, l’UPMC a finalement changé de nom pour devenir Sorbonne Université et de plate-forme pédagogique en choisissant Moodle, comme plus de 90% des universités françaises.

Tous les ans, T.Koscielniak, directeur du numérique au CNAM Paris, publie le taux d’implantation de Moodle dans les universités françaises

Si Sakai a semblé être un bon choix au départ, au fil du temps, alors qu’on aurait pu supposer une progression du taux d’adoption dans le monde francophone, étant donné son ergonomie qui laisse toute liberté pour l’organisation de ses contenus, c’est finalement l’inverse qui s’est produit.

Alors qu’au début des années 2010, les traductions en français étaient assurées conjointement par les équipes de l’UPMC et de l’ULCO, les dernières traductions ont été péniblement (c’est une tâche très chronophage) effectuées par l’équipe nordiste uniquement (c’est-à-dire 2 personnes…).

Classement par taux d’achèvement des traductions Sakai (plateforme de traduction collaborative Transifex): en mai 2021, la langue française (de France) se classait 3ème

Qu’est-ce qui motive un changement de LMS ?

Le premier changement de LMS à l’ULCO en 2009 avait été justifié par la difficulté de maintenir et faire évoluer une plate-forme maison. Cela a été le cas également pour d’autres établissements du supérieur (l’UPJV par exemple). Ce n’est cependant plus le cas en 2021 pour l’ULCO : la plate-forme est mise à jour régulièrement, la puissance des serveurs a été revue à la hausse dès le premier confinement pour tenir la charge, ses traductions en français sont suffisamment complètes (seuls quelques outils d’administration comportent quelques lacunes, ce qui n’impacte que l’équipe qui gère la plate-forme), le nombre d’espaces créés (sur Sakai, on parle d' »espaces » et non de cours car la plate-forme peut aussi bien accueillir des enseignements classiques, des projets de recherches, des groupes de travail administratifs, etc) avoisine les 3000 (mai 2021) et ses usages sont multiples : outre l’enseignement (que cela soit complètement à distance ou en présentiel enrichi), de nombreux projets collaboratifs y sont hébergés. Tout membre de l’établissement peut créer lui-même un espace, y inviter des membres internes ou externes (avec une simple adresse de courriel) et le configurer comme il le souhaite (Sakai, contrairement à Moodle, propose un système d’outils à partir desquels on crée des contenus. Par exemple, l’outil de Tests & Quiz permet de créer des quiz pour un espace donnée. Sur Moodle, l’approche est plutôt celle d’un parcours : à un endroit du parcours, si on a besoin d’un test, alors on le crée). Alors qu’est-ce qui peut bien amener un établissement à sauter le pas d’un tel changement ? Ce ne sont sans doute pas des motivations pédagogiques : Sakai est très modulable et chaque enseignant a le loisir d’organiser ses contenus comme bon lui semble, avec bien plus de souplesse que sur Moodle, où le conducteur de cours est très linéaire. Sakai permet tout type d’organisation de plan de cours : linéaire ou pas, avec contrôle de la progression ou pas, dans le site d’un site foutraque ou au contraire à l’organisation militaire. Bref, Sakai est un système qui offre à l’enseignant de multiples manières d’organiser son cours en ligne. Cherchons encore. Une raison technique ? Certes, Dr Chuck, alias Charles Severance, affirmait en 2019 que s’il avait à créer un LMS aujourd’hui, il le ferait en langage Python, qu’il serait modulable avec un magasin d’applications et que tous ses contenus seraient exportables (ce qui suppose une standardisation du format d’exportation)

C.Severance lors du congrès Apereo 2019 à Los Angeles (présentation complète)

Autrement dit, que ce soit Sakai ou Moodle, ces systèmes seraient aujourd’hui technologiquement plus ou moins has-been à cause notamment de leur langage de développement (Java pour Sakai et PHP pour Moodle) et de leur architecture interne. Ceci étant, des mises à jour de Sakai ou de Moodle sont publiées régulièrement, avec à chaque fois, de nouvelles fonctionnalités, leurs communautés d’utilisateurs respectives sont très fréquentées, ce sont donc des systèmes qui me semblent satisfaire pleinement les usagers.

Bref, hormis le besoin de « faire comme tout le monde », pas grand chose ne justifiait cette migration. Pour tout dire, ce fut une décision politique.

Comment migrer de Sakai à Moodle ?

La première réponse qui me vient à l’esprit est : « en tâtonnant »… Certes, les deux plateformes reconnaissent le format CC mais lorsqu’on tente d’exporter à ce format depuis Sakai, on obtient un fichier de 2,5Go pour un seul cours même si ce dernier ne comporte que du texte. Et Moodle refuse de l’importer. Il faut donc réfléchir autrement : quels sont les contenus à migrer ? comment fonctionne Moodle et quelles sont les différences ? n’est-ce pas le moment de passer à d’autres approches, par exemple mettre en place des quiz utilisant la norme Scorm et conçus avec un outil tel que Scenari qui permet également la conception de cours complets et interactifs (et facilement implantables sur Moodle), notamment avec le modèle documentaire Opale ?

Après plus d’une année d’utilisation de Moodle, c’est surtout la migration des quiz qui m’a pris du temps, à tel point que j’ai changé complètement mon approche en matière d’évaluation normative, mais c’est une autre histoire. En fait, plutôt que de tenter de migrer directement mes quiz de Sakai à Moodle, je les ai d’abord implanté sur Scenari/Opale puis réinjecté dans Moodle grâce à une extension (disponible ici) qui permet d’exporter des exercices Opale vers Moodle via un format XML (ce qui met un peu à mal les images).

Évidemment, certains ont déjà pensé au business du changement de LMS (même si on peut supposer que ça reste une niche) comme https://lms.relokia.com/migration-services/ par exemple.

Post’Em like sous LTI

En français, ça devrait donner quelque chose comme : une sorte de « bulletin de liaison » compatible avec la norme IMS LTI. Un peu moins sexy certes, mais qui n’enlève rien à ses fonctionnalités. Similaire à celui de la plate-forme Sakai mais disponible pour n’importe quel LMS capable de fonctionner avec la norme IMS LTI, l’outil que j’ai développé sous PHP/jQuery vous rendra un service approximativement équivalent.

Mais à quoi ça sert ?

Il existe des enseignant·e·s qui gèrent leurs notes grâce à un tableur dans lequel on peut à la fois consigner des valeurs numériques (notes, coefficient, numéro de groupe, code de la porte d’entrée du labo, etc), des résultats de calcul (moyennes, sommes, etc.) ou du texte (appréciation, commentaire, mot de passe, etc.). La logique veut que l’on va créer une ligne par étudiant·e, ligne dans laquelle on indiquera les informations le concernant. Mais comment peut-on ensuite communiquer à chaque étudiant·e les informations le ou la concernant ? C’est là où l’outil de bulletin de liaison entre en fonction : coté tableur, on exporte, au format CSV, la feuille que l’on souhaite publier et l’outil se charge de ne montrer, à chaque étudiant·e que les informations le ou la concernant. Bien entendu, l’enseignant·e voit l’ensemble du contenu.

Mais comment ça marche ?

Voici les explications en vidéo (le pdf de la présentation est disponible sous la vidéo) :

Mais c’est où ce truc ?

C’est ici : https://github.com/eduquenoy/postemlike

Écran tactile et MacOs

Si l’écran MacBook n’est pas, en 2021, encore tactile, ce n’est pas une raison pour ne pas pouvoir connecter un écran tactile externe. Mais pour cela, il faut un driver. Si sous Windows, les écrans courants sont reconnus nativement, c’est plus compliqué chez Apple (euh, c’est pas la société Apple qui a été parmi les premières à commercialiser un smartphone … tactile ??)

Une solution existe heureusement, et est fournie par Touch-Base. Rendez vous sur la page des drivers et commencez par télécharger un outil qui identifiera votre écran tactile (si vous connaissez le modèle, vous pouvez complétez manuellement le formulaire disponible sur la page des drivers). Il vous sera ensuite demandé de saisir un formulaire et vous recevrez, quelques minutes après, un lien de téléchargement du bon driver.

Et voilà !

PS : il y a juste un petit problème, c’est payant semble-t-il… 😢 Mais à ce jour, ça fonctionne sans avoir eu à débourser le moindre denier !

Partage Wifi

Ce que nous apprend la crise du #COVID-19 est que le réseau Internet devient notre seul lien avec l’extérieur. Pourtant, nombreux sont celles et ceux qui n’utilisent que leur mobile, muni d’un forfait limité en termes de données téléchargées, pour se connecter. Ces forfaits ne résisteront pas bien longtemps.

Une solution est possible mais, malheureusement, pas partout, essentiellement en ville : c’est le hotspot du voisin. La plupart des opérateurs (SFR, Free, …) proposent un réglage dans leur box qui permet de créer une seconde borne wifi accessible aux à leurs abonnés fixes et mobiles. En clair, si vous avez un forfait mobile chez SFR, vous avez le droit, avec vos identifiants, de vous connecter à n’importe quelle borne SFR WiFi FON ou SFR WiFi Mobile. Mais, bien entendu, il faut être à proximité. De plus vous ne récolterez que le trop plein de bande passante de votre voisin : si celui-ci en consomme comme un dingue, il ne vous restera rien ou peut-être juste assez pour lire vos emails.

Comment savoir une borne est disponible près de chez vous ? Il suffit de regarder sur votre mobile quelles sont les bornes qui s’affichent !

Sur l’exemple ci-contre, on constate la présence de deux bornes « SFR WiFi Mobile » et « SFR WiFi FON ». Une borne FreeWifi est également présente.

Si vous vous entendez bien avec votre voisin, vous pouvez peut-être lui demander d’activer le « WiFi Invité » qui créera une borne de meilleure qualité que les hotspots. Ce réglage, chez SFR, se trouve dans l’interface d’administration. Cette fonction existe également chez Free et chez Orange. il faudra que le voisin vous fournisse un mot de passe, spécifique à la borne invitée. L’avantage est que cette borne vous est accessible quelque soit votre opérateur. Mais il faut un voisin sympa.

Protocole IMS LTI

Le protocole IMS LTI permet à un LMS de communiquer avec un outil externe. Par communication, on entend :

  • identification
  • envoi d’information comme le nom de l’espace appelant,
  • possibilité de récupérer une note issue de l’outil externe

Ce protocole tend à se développer : déjà présent sur Sakai et Moodle, il l’est maintenant sur Canvas

Sakai et LTI

Un Océan de CLOM

Après les MOOCs, les CLOMs, voici les FLOTs.

Que d’O, que d’O

radeau_de_la_meduse-img_4798-cropped.jpgRebaptisés pour l’occasion FLOT pour « Formation en Ligne Ouverte à Tous », ce qui, d’une part, nous fait perdre de vue le coté massif du CLOM (Cours en Ligne Ouvert et Massif) et les problèmes que cela engendre en termes à la fois techniques et pédagogiques, et d’autre part, nous induit en erreur avec le terme de « formation », laissant à penser qu’on va nous offrir des parcours complets (et accessoirement gratuits), ce qui n’est pas le cas, voici donc le portail OCEAN, qui ne semble pas être un acronyme, juste un jeu de mots ou une allégorie autour du thème des petits ruisseaux qui font les grandes rivières[[à moins que cela ne fusse une vague (!) plaisanterie, en rapport avec le coup de pied donné au séant des universités, par l’arrivée des MOOCs]]. Mais dans lesquelles on peut parfois se noyer 🙁

Rien moins non plus que gênante, cette utilisation abusive du « O » pour Ouvert qui, dans le monde informatique signifie, voir Wikipédia qui ne dit pas que des conneries, elle en écrit aussi, que « chacun a le droit de copier, de distribuer et d’utiliser, soit gratuitement, soit au coût nominal » les documents fournis (vidéos, PDF, etc.). Or, des plates-formes comme Coursera ne donnent que très peu (ou pas du tout) d’informations sur la ré-utilisabilité des ressources mises à disposition. Souvent même apparaît dans la vidéo l’information de copyright du document, signifiant par là-même la nature non libre de la ressource.

The song remains the same

On (re)trouve dans les initiateurs de ce portail quelques acteurs francophones ayant eux-même conçu quelques uns de ces cours d’un nouveau genre. Enfin, pas si nouveau que ça, le genre, car cela reste principalement des vidéos, plus ou moins bien ficelées, parfois sur un fond blanc qui pique un peu aux yeux, des QCM façon première année de médecine et des devoirs avec correction entre pairs qui, nous dit par exemple Jean-Yves Jeannas, peut engendrer de la frustration.

Bref, rien de bien nouveau dans ce portail puisque Rémi Bachelet, initiateur du MOOC Gestion de projets, avait déjà proposé de cartographier les MOOC francophones à l’aide d’une de ces cartes heuristiques dont il a le secret.

I went to the market mon p’tit panier sous mon bras

Alors c’est quoi l’intérêt d’un tel portail ? Le même que celui des MOOC : de la com’, rien que de la com’, et ça c’est Alain Derycke qui le dit. On ne peut d’ailleurs que constater qu’une grande majorité des cours proposés sur le portail OCEAN sont hébergés par Coursera (14 cours sur 21 proposés au 25 novembre 2013), plate-forme américaine de MOOC. Bin ouais, c’est quand même bien de pouvoir frimer en affichant son logo à coté de celui de Stanford ou de Yale 😉

Maison, sucrée maison

Ne boudons tout de même pas notre plaisir de pouvoir suivre en ligne, tranquillement installé chez soi, le chat sur les genoux ou le perroquet sur l’épaule, évitez les deux en même temps, les cours d’universités prestigieuses comme l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne ou HEC Montréal.

Le métier d’enseignant-chercheur en France

Quelques articles sur le métier d’enseignant chercheur :

|Article de P.Jourde |Article de Faure, Soulie et Millet|Article de N.Moussu|Article de F.Guimont|